Patrick Jannin

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Ajouté le 30 mai 2017

actu du mois de mai


2017 ! Nous sommes déjà en 2017 et je viens de voir que je n'ai rien écrit ici depuis l'an passé. En même temps, comme certains auront pu le constater, écrire, j'y arrive bien sûr, mais j'ai bien d'autres préoccupations que ma propre promotion. Bref ! Que s'est-il passé depuis la parution d'un de mes dessins dans le catalogue Chairs Fraîches par les Editions E2 ? Hey, il suffit pour le savoir de regarder les images publiées sur mon site ! En tout cas, il semblerait que je ne puisse plus peindre et dessiner que des animaux. Et pourquoi je vous prie ? Parce que le reste, l'horreur, a fini par me lasser. Oui, j'en ai eu marre de jouer les méchants, de faire de la provocation. Déjà, la merde, elle est bien assez présente autour de nous je trouve. On n'a même plus besoin d'allumer la télé pour s'étonner de la détresse du monde. Non, il suffit d'ouvrir les yeux, d'ouvrir sa porte et de poser un pied dehors pour s'en rendre compte. Alors, moi, pas chiant, je vais pas en rajouter. Et puis aussi, c'est bon, j'en ai fait le tour de la haine et de la violence. Ça fait presque 20 ans que je gueule et dégueule sur le papier, il est grand temps pour moi maintenant de passer à autre chose. Surtout que vous, vous n'êtes pas obligés, jamais, de regarder mes oeuvres, tandis que moi qui les fais et qui vis avec, j'aurai avant de vous les offrir en pâture, dû me battre avec des heures et des années durant ; j'aurai dû assassiner et gratter et recouvrir et triturer et écorcher et insulter et mordre encore pendant une éternité noire comme l'encre les personnages que j'extrais de ma tête avant de les cracher sur la papier. Presque 20 ans de baston, croyez-moi, ça vous use. J'en ai marre d'être le premier témoin de cette noirceur, marre de juger et de condamner, marre d'être mon propre bourreau. D'où les Animaux et ma série De Natura Rerum : appellez ça un retour aux sources, à la nature, appellez ça la fatigue ou bien l'âge si vous voulez, moi je m'en moque. Quand on passe sa vie à gueuler comme un chien enragé, m'est avis qu'on ne vaut guère mieux que celui qui jamais ne s'est révolté devant rien. J'entends par là que l'habitude, l'immobilisme de la pensée, c'est la mort. Ma révolte à moi a simplement changé de visage, et mes coups de gueule parlent maintenant de beauté, car la beauté changera le monde, comme disait le prince Mychkine, l'Idiot de Dostoïevski. Oui, c'est bien naif, je le sais, mais le tout est d'y croire. Parce qu'avec les mots on change déjà la perception qu'on a de notre environnement, on peut changer aussi l'environnement lui-même. C'est lent, et ça prendra sûrement même toute une vie (car jamais il ne faut s'arrêter, puisque la vie c'est le mouvement), mais et alors ? Vous aviez quelque chose de plus important à faire cet après-midi, vous ?
Oui, on est là, tous autant qu'on est, et il nous faut vivre. Alors autant tâcher de le faire bien, histoire de partir avec le sourire quand l'heure sera venue.

Tiens, en parlant de sourire, on a fait cette vidéo de ma première marionnette, avec Féebrile :
https://www.facebook.com/278729305513487/videos/vb.278729305513487/1367301496656257/?type=2&theater
Car je fais un petit break, rideau les pinceaux ! Pour l'heure, je malaxe, couds et anime, continuant après la peinture, les masques et la photographie, de tenter d'insufler la vie à mes créations, mes amis comme je les appelle.
Je donne la vie, je créé mon monde. Quel plus bel acte que celui-ci definit l'artiste ?

Créé avec Artmajeur