Ajouté le 23 mai 2014
J’ai donné au Hibou un corps d’enfant qui rêve, et au Cerf celui de deux femmes au moins, parce qu’il les aime belles et nombreuses. Au Serpentaire aussi d’ailleurs, mais ça c’était seulement pour rétablir la vérité, car Eve – et ça tout le monde l’ignore encore – après avoir croqué la pomme croqua également le serpent. Au Lapin, j’ai donné une tête oui, mais une tête de Lièvre, et par là-même les clés du clapier car on n’enferme pas les lièvres, et ça par contre, tout le monde le sait. C’est à ce moment-là que le Lièvre-Lapin est sortit de mes tableaux et s’est - sans demander la permission, car les lièvres sont ainsi faits - juché sur mes épaules. Alors moi, pas bégueule, je profitai derechef de ce nouvel anonymat pour exercer la photographie en toute quiétude.
Et puis, et puis j’ai rencontré un Homme. Celui-là était, je ne vous le cache pas, bizarre (comme on dit dans le monde). Il portait un masque, une sorte de Janus, mais à trois faces, et il avait dans la tête une idée fixe. Et il n’avait dans la tête absolument rien d’autre. C’était, comme je l’appris par la suite, L’Homme de La Foule. Et ce jour, j’appris également que cet homme-là, jamais il ne diffère vraiment de son voisin. C’est dommage.
Mais alors, quand fort de cet anecdote, le Lièvre-Lapin de Mars (à décembre au moins) est allé tout rapporter au Tigre, ce dernier se mit à rugir si fort que les murs en tremblent encore. Oh, vous savez ? On dit rougir de honte et on se trompe ! En réalité, je vous le dit, on rugit de honte ; parce que quand on se révolte, on le crie haut et fort, parce que ça fait mal à l’intérieur de soi, qu’on a les dents qui grincent et qu’on voudrait bien tout casser. La preuve de ce que j’avance ? Pardi ! Tu as déjà vu un tigre rouge ? Non ? Bon, alors cela signifie que j’ai raison.
23/05/14